Applications maison : comment identifier et limiter les risques cachés

Applications maison : comment identifier et limiter les risques cachés

Temps de lecture : 4 minutes

Dans un contexte où la digitalisation accélère, les applications maisonapplications développées en interne par les équipes métiers – sont devenues courantes. Elles permettent de répondre rapidement à des besoins spécifiques sans attendre le développement d’un logiciel officiel. Si elles offrent souplesse et réactivité, ces applications « fantômes » présentent aussi de nombreux risques cachés. Sécurité, conformité, fiabilité des données ou continuité d’activité : autant d’enjeux qui méritent d’être anticipés. Cet article propose une vue d’ensemble des risques liés aux applications maison et des pistes concrètes pour mieux les maîtriser.

Bien sûr, voici une section détaillée sur les statistiques et l’état des lieux concernant les risques des applications maison :

Statistiques et état des lieux des risques des applications maison

Les statistiques récentes montrent une augmentation alarmante des incidents de sécurité liés à ces applications, soulignant l’importance de comprendre et de gérer ces risques.

Statistiques clés

  • Prévalence des attaques : Selon une étude menée par Sophos, un leader mondial dans les solutions de cybersécurité, 74% des entreprises interrogées ont déclaré avoir été touchées par des attaques cyber au cours de l’année précédente. Ce chiffre est particulièrement préoccupant et met en lumière la vulnérabilité généralisée des systèmes d’information, y compris les applications maison.

  • Impact en France : La France, en particulier, a enregistré un taux élevé d’attaques, se situant au-dessus de la moyenne mondiale. Cela souligne la nécessité pour les entreprises françaises de renforcer leurs mesures de sécurité, notamment autour des applications développées en interne qui peuvent ne pas bénéficier des mêmes niveaux de protection que les solutions commerciales.

  • Ransomwares en Europe : En Europe, environ 26% des attaques cyber signalées étaient des ransomwares. Ces attaques peuvent paralyser les opérations d’une entreprise, entraînant des pertes financières substantielles et des perturbations opérationnelles majeures.

  • Coût des attaques : Les attaques cyber, notamment les ransomwares, ont coûté aux entreprises plus d’un milliard de dollars en rançons en 2023. Ce chiffre ne tient pas compte des coûts indirects tels que les temps d’arrêt, la perte de productivité, et les dommages à la réputation de l’entreprise, qui peuvent être tout aussi dévastateurs.

Conséquences pour les PME

  • Survie des PME : Il est estimé que 75% des petites et moyennes entreprises (PME) ne survivraient pas à une attaque cyber majeure, en raison des coûts élevés des rançons et des perturbations opérationnelles qui en découlent. Cela met en évidence l’importance cruciale pour les PME de sécuriser leurs applications maison, qui sont souvent le cœur de leurs opérations quotidiennes.

  • Impact financier et opérationnel : Les attaques cyber peuvent avoir un impact financier immédiat, mais aussi des conséquences à long terme sur la viabilité et la compétitivité des entreprises. Les PME, en particulier, peuvent trouver difficile de se remettre d’une attaque majeure en raison de leurs ressources limitées.

Un autodiagnostic simple pour identifier les risques

Avant d’agir, encore faut-il savoir où chercher. De nombreuses entreprises ignorent l’ampleur réelle de leur dépendance aux outils non encadrés par la DSI. Pour combler ce manque de visibilité, nous avons conçu un questionnaire d’autodiagnostic accessible à tous.

En quelques minutes, ce diagnostic permet d’identifier les applications critiques développées en dehors du système d’information, et d’évaluer leur exposition à trois grandes familles de risques :

  • Les risques métiers, liés à la disponibilité, à la fiabilité et à la continuité des activités ;

  • Les risques techniques, souvent invisibles mais pouvant entraîner des failles de sécurité ou des pertes de données ;

  • Les risques réglementaires, notamment en matière de protection des données personnelles (RGPD).

Ce questionnaire offre un premier niveau de lecture simple, qui alerte sur les outils à surveiller et sur les actions prioritaires à envisager.

Stratégies de sécurisation pour atténuer les risques

Une fois les risques identifiés, il est nécessaire de mettre en place une stratégie de sécurisation progressive. L’objectif n’est pas de tout reconstruire, mais de fiabiliser ce qui existe et d’encadrer les futurs développements. Voici les principales actions à considérer :

Sensibilisation et formation

  • Sensibilisation des équipes : Former et sensibiliser les équipes aux risques et aux bonnes pratiques de sécurité peut prévenir contre 80% des risques. Les programmes de sensibilisation doivent être réguliers et couvrir tous les aspects de la sécurité, y compris la reconnaissance des attaques de phishing et la gestion sécurisée des données.
  • Adoption de bonnes pratiques : Encourager l’adoption de bonnes pratiques de développement et de gestion des applications. Cela inclut l’utilisation de frameworks de développement sécurisés, la revue de code par les pairs et les tests de sécurité réguliers. 
Nous recommandons d’adopter une démarche DevSecOps afin de garantir un niveaux d’exigence et de sécurité.
 

Approche Technique Structurée

Pour sécuriser efficacement les applications maison, une approche technique structurée est nécessaire :

  • Audit et Cartographie : Commencez par un audit complet de l’application pour identifier toutes les interactions, les flux réseau et les dépendances. Utilisez des outils pour analyser l’application de l’intérieur et de l’extérieur, et tracez toutes les dépendances utilisées.

  • Sécurisation des Outils Existants : Déplacez les fichiers des applications maison vers des environnements sécurisés comme SharePoint. Cela ajoute automatiquement une couche d’authentification et permet une gestion des droits d’accès, ainsi qu’un versionnage automatique des fichiers.

  • Évaluation des dépendances : Identifier et mettre à jour les dépendances et les librairies obsolètes pour corriger les failles de sécurité. Les dépendances doivent être régulièrement évaluées et mises à jour pour garantir qu’elles ne contiennent pas de vulnérabilités connues.

Sécurité et conformité

  • Authentification et chiffrement : Implémenter des mécanismes d’authentification robustes, tels que l’authentification multi-facteurs (MFA), et chiffrer les données sensibles pour protéger contre les accès non autorisés. Le chiffrement doit être appliqué à la fois aux données au repos et en transit.
  • Mises à jour régulières : Planifier des mises à jour régulières pour corriger les vulnérabilités et maintenir les applications à jour avec les dernières pratiques de sécurité. Les mises à jour doivent être automatisées autant que possible pour garantir qu’elles sont appliquées en temps opportun.
  • Conformité réglementaire : S’assurer que les applications respectent les réglementations en vigueur, comme le RGPD, pour éviter les sanctions. Les entreprises doivent mettre en place des processus de conformité et effectuer des audits réguliers pour garantir que toutes les applications sont conformes aux réglementations applicables.

Conclusion

Les applications maison sont souvent des alliées agiles du quotidien. Mais lorsqu’elles échappent à tout cadre, elles deviennent des zones d’ombre où peuvent se cacher de nombreux risques.

Aujourd’hui, il est possible d’identifier facilement ces risques et de prendre les bonnes décisions, sans freiner la dynamique métier. En associant sensibilisation, audit, et mesures de sécurité adaptées, vous transformez vos outils maison en actifs numériques fiables, évolutifs et conformes à vos enjeux.